HISTOIRES MAGNETIQUES

ERIC LOTON

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Bonne année 2016 !
Introduction

Pourquoi moi ? Pourquoi ce « truc » m'est-il tombé dessus sans crier « Gare ! » ? Et pourquoi à ce moment précis de mon existence ? Il paraît pourtant que cela se transmet par l'intermédiaire d'un parent, ou que l'on a ça dès la naissance, qu'on le possède en soi. Certains, certaines le pratiquent dès la petite enfance, sans plus ou moins s'en apercevoir vraiment. C'est presque naturel. Le développant, ou pas, une fois adulte. Plusieurs finissent par en faire leur métier, d'autres le font bénévolement, ou encore choisissent de l'ignorer complètement par peur de l'inconnu, de l'inexplicable. Voila, le mot est lâché : inexplicable ! Alors pourquoi moi ?

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​C'est au tout début de l'année 2016 que j'ai commencé à avoir des soucis de santé, probablement courant février. Je ne pratique aucun sport, mais je suis bon marcheur, très résistant, et suis rarement malade. Non fumeur, pas d'abus particuliers, plutôt svelte. Je mis ces ennuis de santé sur le compte des outils liés à mon activité professionnelle. Mais peut-être que ceux-ci s'étaient déjà installés subrepticement bien avant que je m'en aperçoive...

Après plusieurs années passées dans le domaine de la conception et la fabrication graphique, je me suis établi en tant que graphiste indépendant spécialisé dans l'animation d'images pour le web. C'était en 2005, suite à un licenciement économique. J'adorais mon activité et mon indépendance professionnelle, ne manquant pas de travail,  dix à douze heures par jour sur l'ordinateur ! Pas facile d'en vivre au départ, mais mon talent me permit de m'installer progressivement dans ce domaine particulier, de fidéliser mes clients, pour finir par subvenir à mes besoins correctement. Mais désormais, je ne vais pianoter sur mon clavier que lorsque j'y suis contraint. Ces problèmes de santé étaient-ils un avertissement à ma boulimie professionnelle ? Des problèmes ? Réellement ? Je l'ignorais à l'époque, car en parallèle, s'était développé en moi un « don » de magnétiseur. « Don » n'est pas le terme approprié, je lui préfère celui de « sensibilité » ou de « capacité ». Je ne croyais pas à "ces choses là" avant que ça me tombe dessus et que je pratique malgré moi, tout au moins au début, magnétisme et médiumnité... Car au commencement, ce n'était pas un choix à proprement parler, mais plutôt une découverte inopinée et brusque. Mais je dois dire que bien des événements se sont produits depuis et que désormais ce n'est que bonheur d'aider autrui.

Bien sûr, comme je travaillais abondamment sur mes écrans, et cela depuis les années quatre vingt dix, il m'arrivait d'avoir des migraines. Mais celles-ci devinrent de plus en plus fréquentes au cours des ans, notamment ces derniers temps, une à deux par mois. Extrêmement handicapantes, lorsqu'elles étaient trop puissantes, douloureuses et tenaces, elles m'obligeaient à cesser toute activité, quelle qu'elle soit, n'ayant d'autre solution que de m'allonger dans le noir complet et le silence en attendant qu'elles disparaissent. J’essayais de dormir souvent en vain. Le mal attaquait subrepticement mon œil gauche et sa périphérie, pour s’étendre lentement à l’autre, finissant par envahir le front par la même occasion. Cela se mettait en place vicieusement en douceur tout au long de la journée, pour se prolonger, une fois installé, deux à trois jours. En général, je me passais de manger car ces maux de tête étaient accompagnés de nausée me coupant l'appétit. Ces maux de tête finissaient toujours par disparaître, heureusement, que je prenne ou non des médicaments dont je doutais de l’efficacité. Puis, s'installèrent des douleurs à l'arrière du crâne et des difficultés croissantes à dormir, même si c'était devenu presque monnaie courante depuis mon entrée dans la vie active. J'incriminais donc l'accumulation d'heures abusives à travailler, alimentée par mon enthousiasme professionnel. Mais aussi, celles, soi-disant pour me détendre, passées ensuite sur mon ordinateur à regarder des DVD, surfer sur Internet ou à faire des parties effrénées de jeux vidéo. Je commençais à vraiment me tracasser de ces symptômes à répétition devenant progressivement envahissants et toujours plus inquiétants. D'abord, début mars. Une impression de coups de poignards dans le dos au cours de mes journées de labeur passées à mon bureau, concentré sur mon travail. Etrangement, ces agressions disparaissaient une fois mon activité achevée. J'en compris les raisons plus tard, à force d'en chercher l'origine par de multiples expériences. Il s'agissait des ondes, nocives, émises par mon boîtier Internet constamment en mode WiFi. La box étant placée dans mon dos par rapport à mon ordinateur, j'étais au beau milieu de la trajectoire de cette énergie invisible et assassine. La nuit, elle ne me faisait plus aucun effet car j'avais coutume de l'éteindre et même de la débrancher, craignant d'éventuels orages pouvant la détériorer. Le problème était que, pour mon activité, j'avais absolument besoin d'Internet afin d'être réactif auprès de mes clients, en répondant dans les plus brefs délais à leurs mails, leurs attentes, et pouvoir leur transmettre mes fichiers. J'optai alors pour changer la disposition de mon bureau afin de ne plus me trouver dans le champ émetteur. Ainsi les ondes du WiFi ne me traverseraient plus puisque mon PC, positionné entre la box et moi, les intercepterait en les réceptionnant. Au moins, un des soucis serait résolu et confirmerait que les ondes peuvent être agressives et nuisibles pour la santé. Le résultat ne fut pas vraiment probant, mais je laissai malgré tout le bureau dans sa nouvelle disposition. C'est alors que je me remémorai un reportage vu à la télévision quelques années auparavant, portant sur des personnes dites électro-sensibles. Ces personnes, qui habitaient principalement en ville, étaient, selon elles, incommodées par les ondes émises par les antennes des chaînes audiovisuelles, des opérateurs téléphoniques, des paraboles et autres technologies de ce genre. A l'époque je m'en étais bien amusé car certaines de ces victimes excentriques en venaient à se confectionner des espèces de bonnets en papier d'aluminium, censés faire barrage aux ondes atteignant leur cerveau. Et pour d'autres, les plus atteintes, elles finissaient par fuir définitivement les agglomérations polluées par toutes ces transmissions technologiques impalpables, pour se cloîtrer dans d'anciens villages autrefois désertés et abandonnés, justement car loin de tout progrès. Alors, peut-être ces comportements n'étaient-ils pas si futiles que ça, car maintenant, j'étais potentiellement devenu moi-même un électro-sensible... Cela me décida à entamer de nombreuses recherches sur la toile, trouvant pléthore d'informations sur le sujet, souvent argumentées, mais autant farfelues que sérieuses en apparence, car de toute façon, ces symptômes atypiques, car invisibles et non vérifiables, n'étaient pas reconnus par la médecine scientifique. Tout du moins pas encore. Pourtant, des professeurs et médecins de renom s'étaient déjà penchés sur le sujet. De nombreuses choses étaient dites, autant sur les causes que les effets et les remèdes possibles, plus ou moins loufoques, comme ce bonnet en papier d'aluminium ! Ma compagne et sa mère se lancèrent aussi en quête d'informations pour me venir en aide. Elles furent d'ailleurs plutôt efficaces, jusqu'à un certain point, mais nous y reviendront plus tard. Tout semblait cependant indiquer que les technologies émettant des ondes, de l'extérieur et à l'intérieur, étaient fortement mises en cause. Ayant compris que le WiFi était le principal facteur de mes maux, pour m'en passer, il suffisait que je m'équipe d'un câble RJ45 de 5 mètres pour relier le boîtier Internet à l'ordinateur. En principe, cela devait même améliorer la vitesse de transmission des données, sans les inconvénients des ondes se propageant dans l'espace. Ce que je fis. Et en effet, les coups de poignard dans le dos disparurent totalement. Mais les autres symptômes perdurèrent. Aussi, par précaution, je pris l'habitude de mettre la box à l'arrêt systématiquement le soir, et d'en couper l'alimentation électrique en la débranchant. ! Je fis le même constat chez Stéphanie où il y avait une configuration identique avec son boîtier internet lorsque je travaillais chez elle. Le câble résolvait le problème, en partie seulement, car ayant sa ligne de téléphone fixe sur la box, elle devait la laisser allumée en permanence. Aussi, lorsque ma chérie était à son travail, je débranchais pareillement son matériel télécoms. Je m'aperçus également d'un tout autre phénomène, une oppression dans le thorax et les poumons, avec une perte de ma capacité respiratoire en fin de journée, équivalent à dix ou vingt pour cent. Le lendemain matin, au levé, tout était redevenu normal. Je percevais également cette oppression, cette compression, lorsque je traversais les rayons de matériels informatiques des grands centres commerciaux. Evidemment, avec tous ces ordinateurs en fonctionnement et en démonstration, connectés... Que d'ondes ! Que d'ondes ! Aussi, je commençai à les éviter autant que possible. De toute façon, il m'était même bien souvent nécessaire de les fuir au plus vite pour ne pas en subir la torture.